LA BLANCHEUR DES ÉTOILES

RÉSUMÉ

Une histoire d’amour et de mort, de jouissance et de désolation sur fond d’errance urbaine. Une fille-mère et son chevalier furieux courant après des moulins à vent, un amour qui cherche les étoiles où s’effacent les haines et les peurs.

Des immeubles et la révolte de graffitis, l’ivresse des martinets et le vacarme d’un scooter pour crever la vieille indifférence du monde. La mémoire de femmes fuyant le pouvoir des hommes. La jeune maternité surtout, la plénitude de la grossesse, et l’enfant que dévorent les ogres ordinaires.

L’histoire est librement inspirée d’un témoignage: une fille-mère privée de son enfant, forcée d’avorter d’un deuxième, et qui a voulu mourir.

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NOTE D’INTENTION

La question du suicide des jeunes m’a toujours interpellé; question qui, au-delà des jeunes et selon Camus – on le sait -, est le seul “problème philosophique vraiment sérieux”, le sens de la vie étant la plus “pressante” des questions (Le mythe de Sisyphe). En son temps, j’avais été bouleversé par un reportage télévisé où une fille-mère privée de son enfant, forcée ensuite d’avorter d’un deuxième, avait voulu mourir. Trois tentatives de suicide; elle a fini par rencontrer son amour en écrivant à un prisonnier.
C’est le fil ténu de ce bref témoignage que j’ai voulu réinventer, et tenter de comprendre cette mort que l’on peut parfois chercher aussi fortement que l’amour.

La grossesse, cette métamorphose qu’un homme ne connaîtra jamais. Écrire, c’est comme chercher au fond de son ventre une force inconnue et en transmettre la vibration irradiante, une sorte d’acte d’amour. Mais la vie que l’on avorte, cette blessure me fait frémir.

À la même période, j’écrivais une nouvelle où un jeune rebelle, presque un skinhead, tournait sans fin dans la ville sur une bécane, de façon absurde, éructant le vacarme et la violence. J’ai gardé l’image d’un gars à moto qui circule sans répit en crachant sa colère parmi les rues et avenues. Il porte des tatouages sur les bras pareils à des faucilles, une sorte de chevalier qui se bat de façon éperdue contre des moulins à vent. Une image dont j’ignore la raison, et j’ai voulu entrer dans son tapage afin de parvenir à la comprendre.

Longtemps aussi, il y a eu ce graffiti à Bruxelles: “la bave des crapauds n’atteint pas la blancheur des étoiles”. C’était peint sur le béton d’un mur de soutènement, il avait la fulgurance des verticalités. Le grapheur a dévoyé la formule originelle qui parle non de la blancheur des étoiles mais de la blanche colombe. La phrase gagnait en force poétique et profondeur de champ, ouvrant sur un plus vaste désir que la seule justification de sa personnelle pureté. Cette phrase m’a guidé dans l‘écriture, de bout en bout. Elle est aujourd’hui presqu’effacée par la corrosion des pluies et du temps, recouverte aussi par un autre graffiti très coloré, figurant la tête du célèbre chat Tom (cf. Tom & Jerry).

Enfin il y a les oiseaux, je ne peux vivre sans eux. Ces martinets de noire lumière, leurs stridences enivrantes, ils tracent dans la ville comme d’autres graffitis volatils, instillent un zèle palpitant.
Pour rester avec eux, les oiseaux, écrire La blancheur des étoiles, c’était explorer le ventre autrement que par la faim et le jeûne, tel que dans Colombe. Y trouver le désir d’enfant, le désir d’amour – une complétude.

En vente uniquement auprès de l’auteur, via ce site (depuis la fin d’activités de l’éditrice Luce Wilquin)
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Si entrer en littérature est un parti pris pour un élargissement du cœur, Éric Brucher l’a parfaitement assumé envers les sans-voix. Un texte poignant, plein d’humanisme, de respect. Une plume acérée, poétique. Superbe. Ne vous en privez pas. Un roman coup de cœur. Plein d’espoir.

R-M N.

 

Même si le vécu de l’héroïne est dur, j’ai trouvé votre livre très doux, et cette douceur m’a fait du bien. Je l’ai lu lentement, une poésie à déguster. J’ai dû m’arrêter au moment où l’enfant est volé, j’ai dû souffler, faire une pause. Mais, même la violence de cet acte est racontée avec douceur et sans jugement. Votre livre est juste. Il est brisant par moments, mais plein d’espoir aussi.

FD

 

Avec beaucoup de pudeur, Éric Brucher dépeint la détresse de Serena. Que d’humanité se dégage dans les efforts de celle-ci à s’en sortir, mais avec la réalité vécue par elle. Du Zola au vingt-et-unième siècle! Que de Serena chacun de nous côtoie!

DdH

 

J’avais beaucoup aimé Colombe, mais je dois dire que j’ai remarqué une qualité supérieure dans «La blancheur des étoiles». J’ai trouvé le personnage de Serena particulièrement attachant, tu as donné un souffle très profond à son histoire. Tout cela avec ta plume bien à toi, bien sûr, toujours avec ton goût pour le sens des sons, la poésie qui s’invite dans la prose. (…) Tu as donné une fin heureuse qui ne sentait pas l’artifice sinon l’espoir d’une réconciliation avec le monde. C’était la conclusion parfaite pour le regard que tu posais sur la révolte (parfois inutile, parfois vitale) dans une société de juges, de crapauds baveux. Elle montre que le bonheur peut se trouver au bout des parcours les plus misérables, parfois même sur le palier du voisin d’en face.

A.G.

 

Un gros coup de cœur… 5/5

LL

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On connaît l’aphorisme de Michel Audiard “Bienheureux les fêlés car ils laisseront passer la lumière”.

On connaît peut-être aussi ce conte chinois:

Une vieille femme possède deux grands pots, chacun suspendu au bout d’une perche qu’elle transporte sur son épaule pour aller chercher de l’eau. À la fin de sa longue marche, du puits vers la maison, l’un des deux pots, fêlé, n’est plus qu’à moitié rempli d’eau. Le pot intact est très fier de lui. Mais le pauvre pot fêlé, lui, a honte de son imperfection, triste de ne pouvoir faire que la moitié de son travail. Au bout de deux années, il s’adresse à la vieille dame, alors qu’ils sont près du puits. « J’ai honte, car ma fêlure laisse l’eau goutter tout le long du chemin vers la maison. » La vieille femme sourit: « As-tu remarqué qu’il y a des fleurs sur ton côté du chemin, alors qu’il n’y en a pas de l’autre côté ? Comme j’ai toujours su ta fêlure, j’ai semé des graines de ton côté du chemin. Chaque jour, sur le chemin du retour, tu les as arrosées. Pendant deux ans, grâce à toi, j’ai cueilli de superbes fleurs pour décorer ma table. » (Frédéric Lenoir, L’Âme du monde, Nil, 2012)

Chacun de nous avons nos fêlures – ce sont ces manques, sans doute, qui rendent nos vies ensemble intéressantes et enrichissantes.

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Le tableau original de Nancy Seulen qui donne à La blancheur des étoiles sa couverture.
Pour découvrir l’œuvre de l’artiste bruxelloise : nancy-seulen.be

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Le tableau original de Nancy Seulen qui donne à La blancheur des étoiles sa couverture.
Pour découvrir l’œuvre de l’artiste bruxelloise : nancy-seulen.be